[dropcap type= »3″]N[/dropcap]on, il n’a pas sauté depuis l’espace, celui qui se raconte aujourd’hui peut vous faire rêver avec ses créations, mais la comparaison s’arrête la… Felix Baumgartner est l’un des fondateurs de la marque Urwerk, une maison horlogère fondée en 1997 par les frères Baumgartner et Martin Frei. La marque suisse n’a à priori pas d’équivalent dans le monde, préparez-vous donc à découvrir des modèles surprenants et originaux !
Bonjour Felix Baumgartner, vous n’avez pas sauté depuis la stratosphère, qu’avez-vous fait ces 39 dernières années ?
Bonjour. Comme Felix Baumgartner, l’autre, j’aime me lancer des défis et j’ai la chance, comme mon homonyme, d’avoir ma passion comme métier. Je suis un horloger indépendant amoureux de l’horlogerie. Je viens juste de fêter mes 39ans. J’ai fait mes premiers pas dans le monde de la mécanique à 5ans. J’ai appris le métier dans l’atelier de mon père à Schauffausen, en Suisse.
Son atelier était accolé à ma chambre. Je l’entendais travailler sur ces mécaniques – des pendules de collection – toute la journée. Pour moi, c’était clair, il jouait toute la journée. Je ne voulais qu’une chose, c’est participer. Il m’a fallu aller à l’école d’horlogerie de Soleure pour parfaire sa formation avant d’arriver à Genève en 1995. Et depuis, moi aussi je joue toute la journée …

Pourquoi avoir décidé de créer il y a désormais plus de 15 ans une n ième marque horlogère ?
Justement c’est la chose que je ne voulais pas faire. Martin Frei et moi-même nous nous sommes lancés dans l’aventure URWERK car nous voulions partager une vision. Notre vision du temps et de sa lecture. Nous avons créé notre montre. Ce n’était pas une montre ronde, ce n’était pas une montre avec des aiguilles, ce n’était pas une montre à complication conventionnelle. C’était une URWERK, née de la folie d’un artiste et du savoir-faire d’un horloger.
Quelles sont les étapes clés qui ont marqué la jeune histoire d’Urwerk ?
Pour moi, LE grand moment fut ma rencontre avec Martin Frei en 1995.
Puis 1997, présentation de nos premières montres, la UR-101 et la UR-102 à la foire de Baselworld. Ce fut ma première confrontation avec le monde « réel ». il fallait présenter nos modèles à la presse, approcher des détaillants, tout simplement donner vie à la marque
- 2003, ce fut la présentation de la UR-103 qui deviendra notre modèle phare.
- 2005, c’est la collaboration avec la maison Harry Winston et la création de l’Opus V
- 2006 c’est la présentation de notre complication satellite qui est désormais breveté
- 2010 c’est la création de notre ligne expérimental, le « UR » laboratory où nous développons les pièces d’exception dont notre montre de poche la UR-1001
- 2011 nous recevons notre première distinction au Grand Prix de l’Horlogerie. Nous en avions déjà été distingué à l’étranger mais être primé en tant qu’indépendant, sur son territoire, c’est toujours marquant.
- 2013 c’est la présentation de notre EMC, la première montre mécanique de précision dont la performance peut être évaluée à tout moment sur simple pression d’un bouton.
- Et 2015 s’annonce également plein de surprises !
Quel est l’esprit de la marque et des montres Urwerk ?
Nous essayons de nous étonner tous les jours. Avec Martin Frei, nous jouons une espèce de ping pong. Nous lançons une idée, voyons comment l’autre réagit et petit à petit voyons une idée émergée. C’est le meilleur plan marketing, non ?

Quelle pourrait être pour Urwerk la définition d’une belle montre ?
C’est une montre qui vous donne de l’émotion.
Depuis tout petit vous avez baigné dans l’horlogerie, quelles sont selon vous les montres qui ont marqué l’histoire de l’horlogerie ? Pensez-vous qu’un modèle Urwerk pourrait-être cité par l’un de vos pairs d’ici quelques années ?
Il y en a tellement, mes références ont notamment pour nom Thomas Tompion, Ferdinand Berhtoud, Abraham-Louis Breguet, Antide Janvier… Je ne peux pas me comparer à ces « superstars » de l’horlogerie mais oui elles me font rêver et ça fait du bien de rêver.
Que pensez-vous avoir apporté à l’horlogerie avec Urwerk ?
J’espère qu’avec URWERK nous avons insufflé un peu d’originalité et un vent de renouveau dans la Haute Horlogerie. C’est une discipline très classique avec des codes, des conventions. Il est bon parfois faire fi des règles et aller de l’avant pour ne pas se répéter et comme vous le disiez n’être qu’une énième marque horlogère.
Pourriez-vous nous présenter 2 montres Urwerk ?
Notre UR-105, une nos dernières nées. C’est un peu la descendante de notre collection classique la UR-103. Elle tire son inspiration des boucliers du Moyen Age. La lunette – en forme de bouclier – vient protéger le mécanisme. Je me rappelle que le premier journaliste à l’avoir tenu en main n’a cessé de la caresser durant toute l’interview. Il disait que la forme lui rappelait celle d’un galet. Il avait une connection toute sensuelle avec cette pièce.
La EMC est une des montres dont je suis le plus fier. Elle s’inspire directement de mon travail à l’établi. En effet, tous les mouvements que je finalise sont contrôlé sur une machine spécifique appelé un « witschi ». Cette machine vient écouter le « tic tac » de la montre et donne un verdict sur sa bonne marche. Avec l’EMC, nous avons réussi à miniaturiser cet élément et le mettre à l’intérieur de la montre mécanique. C’est une première mondiale.
J’ai assisté à la première présentation de la montre chez un de nos détaillants. Il a appuyé sur le bouton pour évaluer la montre mais l’évaluation ne semblait pas fonctionner. Après une seconde de perplexité, je me suis rendue compte que la montre n’était pas remontée. Fou rire.
Urwerk en quelques chiffres et informations clés ?
Nous avons une production de 150 montres à l’année avec un prix qui débutent à env. CHF 60’000.00. Nous sommes représentés dans environ 20aine de boutiques de par le monde. Les Etats-Unis, l’Asie du sud-est sont des zones importantes mais difficile de pointer un pays en particulier. Aujourd’hui un amateur de belle horlogerie est un client nomade.
Que portez-vous aujourd’hui ?
Je porte l’EMC. La meilleure façon de tester la dernière création c’est de les porter au jour le jour.

Le choix du jour de MagMontres parmi les montres Urwerk ? La montre UR-210 en or rose, élégante et « simple », mais sans oublier une touche d’originalité, une belle représentation du savoir-faire de la marque qui propose une nouvelle lecture étonnante de l’heure…

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